




Six ingrédients pour devenir un festival européen
Du 16 au 20 août 2023, le festival du Cabaret Vert donnera sa 17e édition au cœur de Charleville-Mézières (Ardennes). Les 50 premiers noms dévoilés mercredi 1er février révèlent une nouvelle stratégie de développement international. « Changement de braquet », a indiqué le directeur du festival, Julien Sauvage qui veut « placer Charleville-Mézières sur la carte de l’Europe ». Deviendrait-on sérieux quand on a 17 ans ?
1. Seule date en France pour le plus gros DJ international
Calvin Harris au Cabaret Vert ! Des millions de vues sur ses clips, des feat. avec Pharel Williams, Rihanna, Justin Timeberlake, etc., un mix lors de la coupe du monde au Qatar, de rares concerts… Pour sa seule date en France, le plus gros DJ international choisit les Ardennes. Avec lui, suivront les Chemical Brothers (même pas rancuniers après la panne géante de 2015), Cypress Hill, PLK, Damso, Turnstile… Placer Charleville-Mézières sur la carte de l’Europe ? On dirait bien que c’est en cours.
2. Le grand retour du rock
Les aficionados des débuts du festival sous-titré, pardon, punchliné, « rock et territoire » peuvent hurler leur joie. Le rock’n’roll n’est pas mort. Le vent du renouveau soulève même les cheveux des fans de métal (même pas peur des clichés). Au côté de têtes d’affiche telles Wolfmother, Dropkick Murphys ou Rise of Northstar « le 2e meilleur groupe de métal français avec Gojira » dixit l’organisation, des groupes plus jeunes investiront la scène du Razorback pour en faire un vrai club rock : avec Landmvrks ou Lambrini Girls entre autres. « De plus en plus de groupes venus d’autres courants musicaux, mêlent les inspirations et ramènent la guitare », constatait-on encore. Exemples : Bob Vylan, Scarlord… Insuffler une nouvelle énergie aux vieux rockeurs… Et si on rajeunissait aussi le public ? ;-p
3. L’esprit clubbing renforcé
Grosse réussite 2023, la scène du Greenfloor catapultée de l’autre côté de la Meuse s’incruste dans ce paysage entre eau et forêt. L’esprit rave qui a embrasé le dancefloor la nuit tombée est de nouveau convoqué. Nouveau, trois DJ résidentes assureront le show en alternance avec d’autres artistes : Octa Octa le jeudi, Paula Temple le vendredi et Sherelle le samedi. Une résidence comparable à celle déjà bien ancrée d’Usher au Temps des Cerises. La journée la programmation sera plus rap : Flohio, etc. Hip hop qu’on retrouvera sur l’ensemble des scènes avec Damso, Hamsa, Zola (rappeur français invité à chanter pour un match de la NBA !) ou encore Cypress Hill. Répondre aux besoins des différentes communautés artistiques ? Ok !
4. Des découvertes et des artistes venus du web
Fontaine DC est une de leur réussite. Arrivés tout frais sur le Razorback, ils sont revenus en 2022 avec une renommée internationale. Le directeur artistique, Christian Alex aime trouver les pépites qui vaudront de l’or. En 2023, Grove est pressenti pour grandir vite, tout comme Ashnikko sur la grande scène le mercredi soir, tout droit sortie de TikTok à la façon d’Aurora via (programmation 2022). Venu d’un autre réseau, Youtube où il fait des masterclass Guitare, Waxx dans le groupe Lithium le samedi pour leur seule date. A suivre encore : Train Fantôme un collectif de rap énervé où le dénommé Madness pourrait faire la différence ou encore Aime Simone. Miser sur l’avenir ? A suivre.
5. Des artistes points de repère
The Chemical Brothers, Cypress Hill, Lomepal, Ungblud, Sleaford Mods, PLK, The Selecter, Dropkick Murphys, Skip the Use, Fischbach, Juliette Armanet (Victoire de la musique 2018), Soolking, Damso, Hamsa, Cabalerro et Jeanjass dans le projet High et fines herbes… Voilà une petite liste qui devrait parler à une majorité et atteindre le but ultime qui fait qu’on adore le Cabaret Vert : Mixer toutes les générations.
6. Un fort ancrage territorial
Des bénévoles et des mécènes. Sans eux le Cabaret Vert ne tiendrait pas la distance et ne pourrait pas proposer des places à bas coûts, le directeur Julien Sauvage l’a rappelé lors du dévoilement de cette programmation. Comme à l’accoutumée depuis plusieurs éditions, elle a eu lieu lors d’un blind-test informel chez le disquaire indépendant La plaque tournante, 8 rue Baron-Quinart à Charleville-Mézières. Tout un symbole de la ligne directrice fondamentale de ce festival très ancré et à la politique clairement engagée dès 2005 : agir pour le développement local et rester indépendant. De développement durable, le 3e principe fondamental, il n’a pas vraiment été question, en revanche.
Et après ?
La programmation un brin spécialisée attirera-t-elle les festivaliers ardennais des débuts ? Auront-ils l’esprit à la découverte ? Y’aura-t-il plus de facilité de transport pour venir ? Les trains ramenant les festivaliers rémois à domicile chaque jour en clôture de festival seront-ils reconduits et même étendus vers Sedan et Givet ? Il sera en tout cas possible de venir de plus loin grâce à une nouvelle offre bus : « Au départ de Paris, Lille, Metz, Nancy & Bruxelles (arrêt Charleroi & Couvin) ! » indique le site internet. Tout est donc mis en place pour accompagner le mantra de départ : « placer Charleville-Mézières sur la carte de l’Europe ».
Une étape avant 2024 qui devrait voir de nouvelles transformations advenir avec des déplacements de scènes et des développements autour de La Macérienne, a expliqué Julien Sauvage. Les sujets autour du Cabaret Vert ne sont pas épuisés.